Bilan des données Zéro Déchet Sauvage : zoom sur le territoire Bretagne

Depuis 2019, le réseau ZDS rassemble et fédère 30 structures sur l’ensemble de la région Bretagne. La région se classe au quatrième rang en termes de nombre de structures inscrites.

Publié le 23/01/2025 (mis à jour le 23/01/2025)

Le RIEM (Réseau Initiatives des Eco-explorateurs de la Mer) est un réseau de sciences marines participatives dont l’objectif est de collecter desdonnées scientifiquement exploitables par la communauté scientifique. Copilote Zéro Déchet Sauvage en région Bretagne, le RIEM sera votre interlocuteur principal sur ce territoire.

 

Le réseau ZDS

Associations, acteurs publics, établissements scolaires, organismes socioprofessionnels, ce réseau regroupe une grande diversité de structures car chacun détient une partie de la solution. La collaboration entre tous ces acteurs est nécessaire pour lutter contre les déchets sauvages.

Depuis 2020, il y a une progression linéaire du nombre de structures inscrites dans la région, avec 8 à 10 organisations qui rejoignent chaque année le réseau Zéro Déchet Sauvage.

Le réseau ZDS se concentre principalement dans le Finistère (14 structures inscrites) et dans le Morbihan (13). L’Ille-et-Vilaine (2) et les Côtes-d’Armor (1) sont pour l’instant peu représentées.

 

Bilan data Bretagne

Depuis 2021, 102 relevés issus de ramassages organisés en Bretagne ont été saisis sur ZDS par 14 structures, ayant mobilisés plus de 2 100 personnes.

Le nombre de ramassages est en progression chaque année avec 8 relevés effectués en 2021, 33 en 2022 et 61 en 2023.

Tout comme la répartition géographique des structures du réseau ZDS, les ramassages organisés se concentrent essentiellement dans le Finistère (65 opérations) et dans le Morbihan (34 opérations). Seulement 3 ramassages ont été organisés dans les deux autres départements de la région.

Les deux tiers des actions de nettoyage organisées en Bretagne, soit 67 opérations, ont été réalisées en milieu littoral, essentiellement sur les plages.

18 ramassages ont été effectués en cours d’eau. La plupart ont fait l’objet de caractérisations de niveau 4 réalisées par l’Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM), accompagné par l’organisation BioDiversTissons et l’Etablissement Public d’Aménagement et de Gestion de l’Aulne.

10 opérations ont eu lieu en milieu urbain, essentiellement à Brest, organisées par Wings of the Ocean.

Deux tiers des ramassages effectués en Bretagne ont fait l’objet d’une caractérisation des déchets selon le protocole niveau 2. Cette méthode est à la fois facile à mettre en place et motivantes pour les participants car elle fournit tout de même des informations précieuses en volume, poids et nombre de déchets indicateurs.

Le protocole de niveau 4 représente près de 20% des ramassages. Cette méthode, plus précise, permet d’aller plus loin et d’analyser la part de chaque type de déchets ou de chaque secteur économique dans la problématique macrodéchets.

 

Typologie des matériaux

Comme partout, le matériau le plus retrouvé lors des ramassages en région Bretagne est le plastique, avec près de 60 % du volume total. Cette répartition varie selon le milieu où l’on se trouve :

En milieu urbain, le plastique ne représente que 38 % du volume total. Le métal, le verre et le papier/ carton sont également retrouvés en quantité importante, de 19 % à 12 % du total

En cours d’eau, le plastique est très majoritaire, avec 82 % du volume, suivi du bois (7 %). Tous les autres matériaux ne représentent pas plus de 3 % des déchets.

Sur le littoral, le plastique reste fortement majoritaire, avec presque 57% des volumes ramassés. Les déchets en bois sont également nombreux et représentent près de 19% de ce volume, suivi du métal à 9 %.

 

Principaux déchets comptés

Les mégots sont les déchets les plus comptés en Bretagne, avec presque 25 000 cigarettes comptées sur 59 opérations. Parmi ce top 20 se trouvent également 3 types de déchets issus des activités de pêche (cordages et ficelles, fils de pêche, filets de pêche), pour un total de 16 334 items. Ces chiffres soulignent l’importance de travailler avec les professionnels de la pêche pour limiter les impacts de ce secteur sur la pollution liée aux macrodéchets. Pour compléter le top 10, on retrouve par ailleurs de grandes quantités des déchets de boissons et autres emballages alimentaires (6436 items).

Notons également la présence, parmi ce top 20, de plusieurs déchets en plastique à usage unique interdits par la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire) : gobelets, sacs et pailles. Ces objets ont tendance à diminuer depuis l’instauration de la loi mais ils sont encore retrouvés dans les milieux naturels. Ces constats soulignent une fois de plus la nécessité de renforcer l’application de cette loi.

 

Typologie des déchets

La majorité des relevés pris en compte pour cette analyse ont été effectués en cours d’eau. Il est donc logique de retrouver des chiffres plutôt représentatifs de ce milieu avec une majorité d’objets identifiables et moins de fragments, respectivement 68 % et 32 %.

Une part importante des fragments ramassés sont en plastique ; 61 % de fragments de plastique souple ou dur et 26 % de polystyrène ; suivi des fragments de céramique (4 %), de papier (3,9 %) et de verre (3,4 %).

Les principaux déchets identifiés sont les emballages alimentaires (29 %) et les mégots (25 %). On note également la présence significative d’objets liés à la pêche ; filets (6 %) et cordages (4 %) ; mais aussi de bouchons de bouteille (5 %).

Deux secteurs économiques prédominent parmi les déchets ramassés en Bretagne et représentent près de 72 % des objets retrouvés : l’alimentation et le tabac, respectivement 42 % et 31 % des déchets identifiés. Comme partout, il est nécessaire de prioriser les efforts de réduction à la source et de sensibilisation sur ces deux secteurs.

Les déchets du secteur de la pêche représentent quant à eux plus de 8 % des déchets. A noter que les ramassages pris en compte ont été pour la plupart réalisé en cours d’eau, cette part de déchets liés à la pêche serait en réalité bien supérieure sur le littoral breton et confirme, encore une fois, l’importance de mettre en place des mesures de réduction en concertation avec les professionnels de la pêche.