Bilan des données Zéro Déchet Sauvage : zoom sur le milieu cours d'eau

Depuis 2019, le réseau Zéro Déchet Sauvage (ZDS) a mené un travail impressionnant dans les cours d’eau en France et au-delà. Avec 299 ramassages caractérisés, ces efforts témoignent de l’ampleur de la pollution fluviale et des actions nécessaires pour la réduire. Ce bilan met en lumière les cours d’eau les plus touchés, les typologies de déchets retrouvés et les secteurs économiques responsables.

Publié le 02/12/2024 (mis à jour le 02/12/2024)

Des fleuves emblématiques en première ligne

Les cours d’eau les plus concernés par ces ramassages incluent :

  • L’Huveaune et les Aygalades (région de Marseille)
  • Le Rhône
  • L’Aulne en Bretagne

Ces actions se déroulent principalement sur les berges, qu'elles soient naturelles ou aménagées (digues, quais), et parfois sur le fond même des cours d’eau.

En chiffres :

  • 299 ramassages
  • 8 102 participants
  • 402 m³ de déchets collectés, représentant 37 tonnes.

 

Caractérisation des déchets : un défi majeur

Les cours d’eau se distinguent par la quantité importante de déchets volumineux qu’ils concentrent. Cela rend parfois difficile une caractérisation précise. Les niveaux de caractérisation montrent que :

  • 33 % des relevés sont de niveau 1 (première catégorisation simple).
  • 37 % atteignent le niveau 2.
  • 15 % se classent en niveau 4, correspondant à une analyse détaillée, notamment dans des zones comme la lagune de Thau ou l’Aulne.

 

Typologie des déchets : plastiques et métaux en tête

Les relevés (205 cas analysés) ont permis de quantifier 225 m³ de déchets. Les matériaux les plus fréquents sont :

  • Plastique : 33,4 % (emballages, sacs, bouteilles)
  • Métal : 31,7 % (vélos, trottinettes, caddies, épaves de voitures)
  • Textile : 9,3 % (vêtements)
  • Bois manufacturé : 8,9 % (palettes, planches)

 

Quantités colossales de déchets comptés

Sur 276 relevés comptabilisant 397 537 déchets, les mégots dominent avec 73 % du total, en particulier en zones urbaines (Paris, Bordeaux, Lyon). Les autres déchets les plus fréquents incluent :

 

Les secteurs économiques responsables

Grâce à des analyses approfondies (43 relevés niveau 4), 65 % des déchets ont pu être attribués à des secteurs économiques spécifiques :

  1. Alimentation : 66,2 % (déchets liés à la consommation nomade, comme les emballages alimentaires).
  2. Cosmétiques et hygiène : 9,3 % (lingettes, mouchoirs).
  3. Tabac : 4,5 % (mégots).

Ces trois secteurs représentent 80 % des déchets, ce qui souligne l’urgence d’agir à la source en privilégiant des solutions alternatives et en sensibilisant les consommateurs.

Les efforts de ZDS montrent qu’une action collective peut transformer la réalité environnementale de nos cours d’eau. En s'attaquant aux secteurs clés et en multipliant les initiatives locales, il est possible d’enrayer la pollution fluviale et, par ricochet, celle des océans.