Bilan des données Zéro Déchet Sauvage : zoom sur le milieu mer & littoral

La pollution en mer et sur le littoral est un enjeu majeur pour l’environnement et la biodiversité marine. À l’occasion de la publication de notre récent bilan, nous plongeons aujourd’hui dans une analyse approfondie des déchets retrouvés dans ces milieux.

Publié le 05/11/2024 (mis à jour le 14/11/2024)

Depuis 2019, 1530 ramassages organisés en mer ou sur le littoral par le réseau ZDS ont fait l’objet d’une caractérisation des déchets. 1350 de ces ramassages ont eu lieu à terre et 180 en mer (ramassage de déchets flottants et/ou sur les fonds).

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Typologie des matériaux

Les milieux marins et littoraux concentrent une quantité importante de déchets plastiques, représentant 44% du volume total de déchets ramassés.

Sur les plages, cette part de plastique atteint jusqu’à 62 % du volume total de macrodéchets. Ces lieux sont en effet fortement fréquentés à certaines périodes de l’année, ce qui favorise l’abandon de déchets, notamment plastique. Les plages peuvent également concentrer, selon leur orientation et les conditions météorologiques, de grandes quantités de déchets échoués provenant du milieu marin.

Ces déchets échoués sont en très grande majorité constitués de plastique, du fait des propriétés imputrescibles de ce matériau et de sa densité proche de celle de l’eau qui favorise ses déplacements dans le milieu marin au grès des vents et des courants.

On note également d’importants volumes de métal, retrouvés essentiellement dans les ports (41 % du volume de déchets ramassés) et en mer (42 %). D’importants gisements de caoutchouc, essentiellement des pneus, sont également retirés des fonds marins et des ports, représentant respectivement 22 % et 12 % des volumes totaux.

 

Principaux déchets comptés

Les déchets retrouvés en milieu littoral et marin sont représentatifs des lieux fortement fréquentés, avec des quantités très importantes de mégots, bouteilles et autres emballages alimentaires. Ils sont, le plus souvent, témoins de comportements d’abandons individuels partagés par un grand nombre de consommateurs mais aussi d’une gestion inappropriée des systèmes de collectes des déchets.

Selon les territoires, on retrouve également des quantités importantes de déchets liés aux activités de pêche, qu’il s’agisse de la pêche de loisir ou de la pêche professionnelle : cordages, fils, filets mais aussi boîtes d’appât (2175 déchets comptés), plombs et hameçons (933) et, sur certains territoires, de nombreux déchets provenant de la conchyliculture (1718).

On retrouve enfin des déchets spécifiques du milieu littoral, qui ont transité via les réseaux d’assainissement comme les cotons-tiges, les médias filtrants ou encore les protections hygiéniques (1049) et les lingettes humides (635).

 

Secteurs économiques identifiés

Les secteurs de l’alimentation et du tabac représentent plus de 64 % des déchets identifiés dans le milieu mer/littoral et sont présents en grande quantité. Les autres secteurs identifiés diffèrent selon le type de lieu. Sur les plages, le secteur des cosmétiques hygiène et soins corporels mais aussi les secteurs du bâtiment et de la pêche sont particulièrement impactants (respectivement 16 %, 6 % et 4 % des déchets dont le secteur est identifiable). Dans les ports, la situation est différente et se rapproche plus des spécificités des zones urbaines. Il est en effet retrouvé de nombreux déchets du secteur de la papeterie (plus de 7 %), mais également des secteurs pharmaceutiques, des cosmétiques et de la plasturgie (essentiellement les sacs plastiques), environ 4 % chacun.

Ainsi, en s'attaquant prioritairement aux déchets abandonnés issus de ces secteurs économiques, nous augmentons les chances de réduire significativement les déchets échoués sur les plages.

 

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