Coca-cola, PepsiCo, Unilever, Nestlé...dans son rapport 2021, le consortium BreakFreeFromPlastic dénonce la production toujours croissante des plus grands pollueurs plastiques
Pour la quatrième année consécutive, Break Free From Plastic a identifié dans son bilan les entreprises les plus coupables de la pollution plastique.
Publié le 13/12/2021 (mis à jour le 13/12/2021)Grâce à 11 184 volontaires dans 45 pays, 440 audits de marques ont été réalisés sur six continents. Un audit de marque est une initiative qui consiste à compter et à documenter les marques trouvées sur les déchets plastiques afin d'aider à identifier les entreprises responsables de la pollution plastique. Au total, 330 493 déchets de plastique ont été collectées et analysées afin d'identifier les entreprises les plus polluantes en matière de déchets plastiques partout dans le monde.
Cette année, l'analyse a révélé que les entreprises les plus polluantes par les déchets plastique en 2021 sont : The Coca-Cola Company, PepsiCo, Unilever, Nestlé, Procter & Gamble, Mondelēz International, Philip Morris International, Danone, Mars, Inc, et Colgate-Palmolive.
Selon une nouvelle étude, les entreprises de biens de consommation les plus polluantes, comme Coca-Cola, Nestlé et PepsiCo, permettent à l'industrie des combustibles fossiles de développer la production de plastique. Les décisions des entreprises de continuer à produire toujours plus d'emballages plastiques compromettent considérablement les chances de l'humanité de limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5°C maximum par rapport aux niveaux préindustriels, comme le recommande le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) pour éviter un changement climatique catastrophique.
En recueillant des données sur les déchets plastiques collectés lors de nettoyages communautaires dans le monde entier, les audits de marque permettent aux membres et aux sympathisants du mouvement Break Free From Plastic de contester l'histoire de l'industrie du plastique, de demander des comptes aux entreprises polluantes et de créer un mouvement mondial pour le changement. Ce mouvement réunit plus de 2 300 organisations représentant des millions de partisans dans le monde entier.
Il n'est pas surprenant que sur l'ensemble des audits de marques de l'année 2021 au niveau mondial, 10 % des déchets plastiques de marque appartiennent à The Coca-Cola Company - l'entreprise qui produit le plus de plastique, selon le rapport d'étape 2020 du New Plastics Economy Global Commitment de la Ellen MacArthur Foundation. The Coca-Cola Company était en tête de liste de toutes les données divulguées publiquement dans la catégorie "producteurs et utilisateurs d'emballages" avec près de 3 millions de tonnes métriques d'emballages en plastique utilisés en 2020.
Les solutions à la crise climatique et à la crise de la pollution plastique sont identiques et très liées sur certains points. Il est par exemple essentiel de réduire l'utilisation des combustibles fossiles et, pour ce faire, il est impératif que les entreprises réduisent leur production d'emballages plastiques.
Voici les préconisations phares du rapport à l'intention des entreprises et des gouvernements :
- Les entreprises qui polluent par le plastique doivent révéler leur empreinte plastique globale, réduire de manière absolue la quantité de plastique produite et repenser leurs systèmes de distribution de produits pour qu'ils puissent être rechargés et réutilisés.
- Les gouvernements nationaux doivent travailler ensemble pour faire appliquer des réglementations majeures aux entreprises polluantes par le biais d'une politique climatique internationale.
- Les États membres du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) doivent négocier un traité mondial sur les plastiques.
Pour cela, Break Free From Plastic presse les gouvernements à :
- S'engager sur des objectifs réels, avec une ambition accrue pour assurer une transition juste vers une économie véritablement circulaire. Pour ce faire, il faut combler le fossé des émissions et veiller à ce que les températures mondiales ne dépassent pas 1,5°C.
- Investir dans des mesures de réduction des déchets et des systèmes zéro déchet dans les plans d'action nationaux pour le climat, y compris des systèmes de livraison de produits alternatifs basés sur la réutilisation. Pour cela, il faut exclure l'incinération des déchets des Contributions déterminées au niveau national (CDN) et autres plans climatiques.
- Tenir les entreprises pétrochimiques et de produits de grande consommation responsables de la pollution plastique et de leur énorme contribution au réchauffement de la planète, conformément au principe du "pollueur-payeur". Pour cela, il faut arrêter l'expansion de la pétrochimie, réduire la production de plastique, éliminer progressivement le plastique et les emballages à usage unique dans différents secteurs et laisser les combustibles fossiles dans le sol.
- Financer un modèle de transition juste avec une protection sociale solide et des revenus et avantages décents pour les travailleurs, y compris les ramasseurs de déchets engagés dans le recyclage, la réutilisation et la prévention des déchets. Cela nécessite d'exclure la dépendance actuelle à l'égard des compensations, du commerce du carbone, de l'élimination du carbone ou des systèmes de capture et de stockage du carbone pour atteindre les objectifs "net zéro".