Déchets plastiques : 100 % des fleuves européens contaminés d'après Tara Océan
Durant six mois, des scientifiques de la mission Tara Océan ont parcouru des fleuves européens afin de vérifier la présence éventuelle de microplastiques. Les premiers résultats sont alarmants : 100 % des fleuves européens sont contaminés par les déchets plastiques.
Publié le 06/03/2020 (mis à jour le 06/03/2020)Article originellement paru sur le blog du hérisson
Microplastiques : une présence observée dès les fleuves
Cette mission de recherche des microplastiques a été réalisée sur les 9 fleuves suivants : Èbre, Elbe, Garonne, Loire, Rhin, Rhône, Seine, Tamise, Tibre. Les microplastiques ont une taille inférieure à un grain de riz. Sur ces 9 fleuves, 2 700 échantillons ont été récoltés de mai à novembre 2019. Ces prélèvements ont été réalisés sur les berges, en surface et en profondeur.
Les scientifiques avaient déjà démontré que 80 % des déchets plastiques des océans avaient une provenance continentale. Cette nouvelle étude montre que les microplastiques retrouvés dans les océans ne sont pas uniquement l’objet d’une dégradation liée aux ultraviolets ou aux mouvements marins. En effet, la présence de microparticules dans la totalité des échantillons prélevés prouve que la fragmentation des objets plastifiés commence en amont, dès les cours d’eau continentaux.
Pollution et problèmes sanitaires
La problématique des microplastiques est multiple :
- ils rejettent des substances toxiques du fait de leur composition ;
- ils retiennent, à la manière d’une éponge, des polluants tels que les hydrocarbures, les métaux lourds et les pesticides ;
- ils servent de vecteur à des agents pathogènes ou à des bactéries.
Les scientifiques de la mission Tara Océan vont déterminer dans les prochains mois, avec des analyses plus précises, la nature exacte des polluants retrouvés sur les microplastiques. Ils cherchent également à connaître la façon dont se décompose le plastique en microparticules.
Ces microplastiques, fortement chargés en polluants, sont absorbés par les animaux marins et les oiseaux facilitant ainsi, leur entrée dans notre chaîne alimentaire.
Il n’existe pas à ce jour, de moyen efficace pour collecter ces très fines particules, que ce soit en mer ou dans les cours d’eau.
Devant ce constat alarmant, des mesures doivent être prises en amont par l’Union Européenne. Il faut donc agir à la source en revoyant nos modes de consommation :
- réduire l’usage du plastique, en particulier à usage unique ;
- renforcer son recyclage (seuls certains types de matériaux entrent aujourd’hui dans un cycle de revalorisation) ;
- limiter le nombre de constituants dans sa fabrication.
Article original écrit par Stéphanie Laurens et paru sur le blog du hérissons
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